Eveline SOULIER

" Le ciel, le feu et l’ombre " :  La poésie d’Éveline Soulier, c’est comme un murmure, un chant, un cri qui vient célébrer la vie, c’est comme une invitation à la découvrir, à la comprendre, à la nourrir, à la protéger. Pour le poète, tout ce qui vit et vibre est émerveillement : « Nous écrirons le vent, l’eau et le ciel/La mousse des forêts, l’or et le miel/La neige des sommets tremblants et nus/Le visage des amis revenus/Nous écrirons le temps et le désir/De serrer dans nos bras et de chérir/Tout ce qui vibre et chante dans le monde/Que l’espoir nourrit, que la paix féconde. » Et pour Éveline Soulier, celui qui croit en la Nature, croit forcément en l’homme, puissances indissociables d’un système ancestral hérité. L’écriture poétique rejoint ici les mystères de l’humain, d’une société en perte de valeurs aspirée par les artifices sans fin d’une jungle marchande : « Ils passent. Passent sans se retourner/Consomment et se gavent, effrénés commensaux/Ils courent, se ruent/jettent/rejettent/projettent/Ils parlent, prêchent, palabrent, prospectent. » Éveline Soulier croit en la parole, en l’acte d’écriture, car pour elle, écrire, c’est  « s’envoler dans la marge, virevolter entre les signes et puiser le précieux nectar dans la corolle du cœur…/Écrire pour nommer, énoncer, dénoncer/Faire naître et renaître le verbe et la vie. » Et, comme tout poète digne de ce nom, passeur d’âmes sur le chemin, éclaireur de vie sous les voûtes du ciel où gisent ombre et feu, ensemencer les cœurs de la graine d’amour pour que chante la vie dans les veines de nos enfants et des lignées futures.

                                                                                                                                         Anne-Marie Vergnes.