
Lettre à nos amis
Lettre à nos amis - Le poète, la souffrance et la solitude - éditorial de Vital Heurtebize - septembre 2023.
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           Chaque numéro de L’Étrave s’ouvre sur un éditorial du président Vital Heurtebize :
« la Lettre à nos amis » traite d’un sujet d’actualité et de l’attitude du poète face à cette actualité.
Vous en découvrirez chaque fois la pertinence voire l’impertinence ! et pourrez faire part de vos sentiments en retour.
À L’Étrave, nous sommes très soucieux pour tout ce qui relève de la liberté d’expression.
                   " Le poète, la souffrance et la solitude."
« La solitude, ça n’existe pas », nous dit une chanson. Et pourtant, pendant le confinement, que de fois nous sommes-nous plaints de cet enfermement qui nous isolait du reste du monde, de nos relations, de nos amis, de la famille !
Alors oui ! je dirai avec vous : « La solitude, ça existe bien ! » Une certaine forme de solitude, dans l'existence. Et due aux souffrances qu’elle nous fait subir.
C’est un sentiment, ou plutôt un ressenti, ou davantage, une douleur qui s’installe en nous inévitablement, comme par exemple à la suite du décès d’un être cher dont la présence comptait énormément pour nous dans notre existence : un conjoint, un enfant, un parent... Le non croyant supporte cette douleur tant bien que mal, le croyant se raccroche à sa foi, mais le vide de l’absence est là et bien là .
J’ai pris pour exemple le cas d’un événement parmi les plus tragiques, certes, mais il y a bien d’autres occasions de souffrir de solitude : comme si l’existence n’y suffisait pas, la bêtise ou la méchanceté humaine ne sont pas en reste pour en inventer. Même dans notre sacro-saint Landerneau poétique, nous ne sommes pas à l’abri d’un événement qui va nous percer jusqu’au plus profond de notre âme, la trahison d’un ami, la diffamation par un individu, plus voyou que poète, et la lâcheté de ses congénères qui laissent dire par intérêt ou lâcheté. Alors oui ! bonjour la solitude !
Mais le poète, lui, a le privilège de pouvoir transcender cette solitude-là  : n’est-il pas en relation intime avec un autre monde « où tout est calme, luxe et volupté, » vers lequel tendent tous ses espoirs, toute son aspiration spirituelle ? Oui, bien sûr puisqu’il le chante : il faut le croire. ! Et lorsqu’il gagne ce monde où règne l’esprit, plus aucun mauvais coup de l’existence ne le blesse. Il s’élève bien au-dessus des misères de l’existence et tourne ses regards vers son idéal humaniste qui guide son chemin vers la lumière.
Oui ! le poète échappe bien ainsi à la souffrance de la solitude : non seulement elle ne l’atteint pas, mais elle le grandit, il en sort chaque fois un peu plus fort spirituellement et il n’a plus qu’à remercier, le Destin diront les uns, le Divin, diront les autres, de l‘avoir éprouvé par une épreuve au -dessus de ses forces mais qu’il a su surmonter.
Car là est bien l’essentiel ! Si nous restons confinés dans la douleur qui nous assaille, en maudissant père et mère, tous les saints et même Dieu, nous ne faisons que descendre dans notre solitude. Et nous y enfermer. Si au contraire nous dépassons notre douleur jusqu’à la transcender en un chant d’amour, nous nous arrachons à la solitude déjà prête à nous enfermer, nous en sortons grandis, plus poètes que jamais. Et nous pouvons chanter : « la solitude, ça n’existe pas... »
                                                                            V. HeurtebizeÂ
         Un poète m’a dit...
Je n’ai jamais connu la moindre solitude.
L’existence pourtant ne m’a pas épargné :
les mauvais coups, la trahison, l’ingratitude !...
j’ai surmonté l’épreuve et j’ai toujours gagné.
Mais pas seul !... une voix, avec sollicitude,
dans ces moments m’a chaque fois accompagné :
criant « Sursum corda » selon son habitude,
des grilles du Malin me tenant éloigné.
S’installait près de moi une douce présence
qui m’enseignait l’humble sagesse de l’aïeul :
pour vaincre le tumulte oppose le silence...
Quand sonnera pour moi l’heure du blanc linceul,
j’ai tant aimé sa voix durant mon existence,
que Jésus sera là , je ne serai pas seul.
                       VH.
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« Si vous vivez un moment difficile, ne blâmez pas la vie.
Vous êtes juste en train de devenir plus fort »
                             Gandhi
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